Quelques flocons virevoltent sur le parvis de l’église Saint-Georges. Bientôt, les trois services de la messe de Noël feront le plein, dans ce lieu de culte traditionaliste du Vieux-Lyon où se côtoient de vieilles familles du cru tendance scouts d’Europe. Ce samedi de novembre, l’office réunit une quinzaine de personnes, agenouillées dans la nef, mains en prière. Le prêtre va célébrer en latin, dos aux fidèles.
A Saint-Georges, le recteur se nomme Laurent Spriet : soutane noire en toutes occasions, lunettes rondes et timbre indolent. Agé de 51 ans, à Saint-Georges depuis 2010, il est un ex-membre de la fraternité traditionaliste Saint-Pierre. L’abbé a eu son petit moment de gloire, l’année dernière, quand la presse a fait la pub de son application de rencontres pour tradis en âge de procréer dans la foi catholique mais en mal de partenaires : Navis Fidelis, réservée aux fanatiques d’homélies désireux de vivre leurs fiançailles «dans la chasteté et la continence». Cela ne fait pas de lui un curé d’extrême droite, mais il n’a rien contre les idées, il les considère même comme seules «compatibles avec le catholicisme».
Bénir l’établissement tous les ans
Ainsi, à Lyon, les chemins identitaires mènent très souvent à l’église Saint-Georges. Le lieu de culte, situé à 15 minutes à pied du local La Traboule, au cœur du centre historique, est l’un des rendez-vous dominicaux d’une certaine jeunesse catho, attirée par les prêches orientés très à droite. L’église compte parmi ses paroissiens des têtes connues