Pour ceux qui vantent les traditions et la France d’antan, il en est une à Marseille qui s’est perdue avec le temps, mais revient parfois à l’occasion : les habitants du Panier, quartier historique de la ville, avaient pris usage de jeter des œufs et leurs vieilles tomates sur le petit train des touristes passant dans leurs ruelles. Pour exprimer leur ras-le-bol devant ces visiteurs au zoo, occupés à reluquer les rues populaires. Venu faire sa première petite promenade de campagne, hors des salles bondées de fanatiques, le simili-candidat Eric Zemmour, dont la déclaration officielle à la présidentielle est imminente, a eu droit vendredi à cet accueil rituel.
Rasant les murs dans la montée des Accoules, d’habitude empruntée par les nomades flâneurs, mais cette fois bien vide, l’ancien chroniqueur de CNews, visiblement perdu, crispé par ce contact au réel tout nouveau, a marché au pas de course entouré d’une nuée de journalistes inutilement nombreux et de policiers en civil qui lui servaient de barrières contre les insultes. Un groupe d’opposants encagoulés suivaient la chose aux cris de «facho, casse-toi, Marseille antiraciste». Un projectile ovipare a failli toucher le groupe : petite victoire pour ces dangereux gauchistes, Zemmour n’a techniquement pas mis un pied dans le «vrai» Panier, se contentant de le contourner jusqu’à l’Evêché, l’hôtel de police, où une voiture devait l’emmener loin d’ici.
Déambulation piège
On s’attendait à une séquence «Kärcher» comme l’avait promis Zemmour en b