Une descente de police fois deux. Lundi 22 septembre, les forces de l’ordre ont perquisitionné à Marseille les sièges du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole d’Aix-Marseille, tous deux présidés par Martine Vassal (DVD). Des actions judiciaires qui surviennent dans le cadre de deux enquêtes préliminaires menées par le parquet de Marseille, ouvertes pour des faits concernant le conseil départemental, sa présidente et l’ancien directeur des relations internationales de la collectivité, Erwan Davoux. Une perquisition a également été menée au domicile de ce dernier, d’après les informations du journal Le Monde.
«Nous confirmons que les actes d’enquêtes nécessaires à l’élaboration de la vérité sont en cours. Chaque institution a été perquisitionnée», ont annoncé dans un communiqué les deux collectivités, confirmant une information de La Provence.
«Détournement de fonds publics, trafic d’influence et corruption»
Le parquet de Marseille mène deux enquêtes préliminaires distinctes, dans lesquelles sont impliqués les mêmes acteurs. Dans la première procédure, ouverte en novembre 2024, Erwan Davoux, remercié en janvier 2025, est soupçonné de «chantage et incitation à la haine», à la suite d’un signalement émanant de son ancien employeur, le département des Bouches-du-Rhône.
La deuxième enquête résulte d’un signalement effectué par l’ex-fonctionnaire lui-même en février 2025, et concerne des soupçons de «détournement de fonds publics, trafic d’influence et corruption» au sein du département. Ancien chargé de mission à l’Élysée, passé par la DGSE et la région Ile-de-France, Erwan Davoux dénonce des voyages officiels «dispendieux» à l’étranger de Martine Vassal ou des subventions «clientélistes» à des associations des communautés juive et arménienne de Marseille. Ces accusations, qui visent directement son ancienne présidente, avaient été révélées dans une enquête du Nouvel Obs.
«Maître chanteur»
Il dénonce également la relation entre Martine Vassal et son directeur de cabinet, Marc Jolibois, au motif que «la loi pour la confiance de la vie politique interdit de compter parmi les membres de son cabinet son mari, son concubin ou partenaire», avait-il expliqué à l’AFP. Accusations démenties par la présidente des Bouches-du-Rhône : «Je ne suis ni mariée, ni pacsée, ni concubine, ni avec quelqu’un du cabinet, ni avec personne», affirmait-elle le 5 septembre, lors d’une conférence de presse.
Martine Vassal, qui a officialisé le 13 septembre sa candidature à la mairie de Marseille dans le but de faire rebasculer la ville à droite en 2026, a dénoncé cette affaire comme une manœuvre politique. Il s’agit pour elle d’«infractions imaginaires». Elle précise avoir refusé de «verser près de 300 000 euros» d’indemnités à son ancien collaborateur, taxé dans le communiqué des deux collectivités de «maître chanteur» - propos qu’elle assène depuis les premières révélations du Nouvel Obs.