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Finances

A Marseille, Payan étrille la gestion Gaudin

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Le nouveau maire de la ville a dégommé, mardi, les excès financiers de son prédécesseur avant de présenter son premier budget. Priorité sera donnée aux écoles et au logement tout en posant la question d’une augmentation des impôts locaux.
Le maire de Marseille, Benoît Payan, le 21 décembre. (CHRISTOPHE SIMON/AFP)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 3 février 2021 à 8h54

«Catastrophique.» Le maire de Marseille, Benoît Payan, entouré de ses adjoints, n’a pas eu de mots assez durs mardi en présentant l’audit financier sur l’état des comptes de la ville. Promesse de campagne du Printemps marseillais (union des gauches), ce document très attendu, commandé au cabinet Deloitte l’été dernier par la nouvelle majorité juste après les élections, devait servir d’état des lieux du trésor municipal après vingt-cinq ans de règne de Jean-Claude Gaudin. La chambre régionale des comptes (CRC), dans son rapport rendu en novembre 2019, soit quelques mois avant les élections municipales, avait déjà brossé un tableau alarmant. Ce nouveau rapport en rajoute encore une couche : «Il n’y a plus rien dans les caisses, a tranché le maire. La droite a arrêté d’investir, de penser la ville… C’est à se demander ce qu’ils ont fait pendant tant d’années

«Loyer inutile»

Principal nœud du problème, le poids de la dette : Marseille doit rembourser chaque année pas moins de 200 millions d’euros, dont «46 millions en intérêt, soit ce que remboursent les six plus grandes villes françaises en cumulé», a assuré Payan. Conséquence directe, les capacités d’investissement de la ville sont réduites à néant : une fois pris en compte ce poids de la dette, «en 2019, sur 1,5 milliard d’euros de budget, ce qui nous reste dans les caisses, c’est à peine 13 millions». «Nous sommes très en dessous du seuil d’alerte», a poursuivi l