«Vous avez vu, c’est une ruche, ici !» Croisé dans le salon jouxtant le bureau de François Bayrou, ce collaborateur semble bien enthousiaste. Cherche-t-il à se convaincre que l’effervescence règne à Matignon, à l’heure où la maison suscite le doute ? Cote en berne, cacophonie gouvernementale… Dans son propre camp, les expressions alambiquées d’un Bayrou serial gaffeur et attentiste laissent perplexe. Jusqu’à l’Elysée, qui attend toujours les choix budgétaires du chef du gouvernement pour doper le réarmement, on s’impatiente. Quatre mois après l’installation de celui qui s’est rêvé, des décennies durant, aux plus hautes fonctions, c’est morne plaine à Matignon. «On est seulement en train d’arriver à maturité d’organisation», l’excuse un proche. Un ministre admet avoir mis du temps à appréhender «ce personnage atypique : il ne fonctionne pas comme les autres. Il ne s’occupe pas du tout de l’intendance, son équipe le fait pour lui».
Qui sont-ils, ces fervents bayrouistes, qui ont accepté de suivre le centriste dans cette mission impossible et précaire