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Camouflet

A Nice, Christian Estrosi contraint par la Cnil de débrancher ses «caméras augmentées»

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Le maire qui entend faire de sa ville une «terre d’expérimentation» pour sa politique sécuritaire voit la commission nationale mettre un coup d’arrêt à son dispositif. En cause : le non-encadrement par la loi et des «risques pour les droits et libertés des personnes».
Dans le centre de supervision urbain de Nice, en 2023. (ANDBZ/Abaca)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 28 mai 2025 à 20h33

Le trottoir du groupe élémentaire Ventabrun est désert. Comme toutes les écoles de France un mercredi après-midi. Depuis le centre des caméras de la ville de Nice, on voit son drapeau tricolore immobile, son portail gris souris, son panneau d’affichage bien garni. Une surbrillance bleue est ajoutée numériquement à l’écran de la vidéosurveillance : c’est la «zone d’intrusion». Si une voiture stationne plus de cinq minutes devant l’entrée, l’alerte est lancée. Un dispositif possible grâce à 77 «caméras augmentées» et un «algorithme». «Ce cas d’usage ne fait pas partie de ce qui est considéré possible sans intervention de la loi», estime la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) dans un courrier daté du 20 mai. Il faut débrancher. Sur le mur d’écran, les zones bleues disparaissent. Un game over qui déclenche la «colère» du maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons). C’est un revers pour sa