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Libération
Reportage

A Nice, Christian Estrosi, très à cheval sur sa statue de Jeanne d’Arc

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Le maire de droite bataille contre la justice et le préfet, qui lui imposent de desceller une statue de la Pucelle commandée sans appel d’offres.
La statue de Jeanne d'Arc de l'atelier Missor, à Nice, le 16 janvier 2025. (Syspeo/SIPA)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 18 janvier 2025 à 11h08

A Nice, Jeanne d’Arc est priée de descendre de cheval. Sa colossale statue de bronze, où elle figure conquérante, cavalière et guerrière, a été inaugurée par Christian Estrosi le 19 décembre. Une œuvre commandée par la régie des parkings de la ville pour la coquette somme de 170 000 euros : la Pucelle d’Orléans et son canasson sont, s’il vous plaît, enveloppés dans une parure dorée. Mais la statue doit déjà être descellée à la demande du préfet. Mardi, le tribunal administratif de Nice, saisi par le représentant de l’Etat, a «annulé le marché de conception-réalisation», pointant un «manquement» aux «obligations de publicité et de mise en concurrence» et un «vice d’une particulière gravité» qui entraîne «l’annulation du marché». La commande avait été «confiée exclusivement à l’Atelier Missor», connu pour ses bustes de Napoléon et sa proximité avec l’extrême droite, sans faire jouer les concurrents. Jeanne D’Arc, «figure d’unité et de fierté française» selon Estrosi, doit elle aussi se plier aux règles de la commande publique.

L’imposante stature et la parfaite dorure de