Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques.
C’est triste de voir un vieux dirigeant politique de talent sombrer dans la parano, sincère ou stratégique, peu importe. Triste et dangereux. Jean-Luc Mélenchon en arrive maintenant à insinuer qu’une machination, sans doute étatique, mais aussi médiatique (les deux semblent unis par d’obscurs liens), s’acharnent contre les insoumis. Le 1er juin, en meeting à Toulouse, le multiple candidat à la présidentielle laisse entendre, dans le désordre, qu’une élue LFI de sa connaissance (dont on ne saura pas le nom) et toute sa famille ont été radiés des listes électorales, que dans «certains quartiers» les habitants n’ont pas reçus les professions de foi (samedi, peu de Français les avaient reçus). Jean-Luc Mélenchon pose innocemment la question : «Pourquoi les professions de foi n’arrivent pas dans les quartiers populaires ? Pourquoi elles sont posées sur les boîtes aux lettres quand ce n’est pas directement mises dans la poubelle tandis que dans les beaux quartiers tout arrive bien dans la belle enveloppe bien collée… des fois, il manque des bulletins dedans.»
Jean-Luc Mélenchon explique donc que des ordres sont donnés aux postiers qui officient dans les quartiers populaires pour bâcler leur travail afin que le peuple n’ait pas accès à l’information politique et au matériel électoral. C’est bien connu, les postiers sont une corporation macroniste, aux ordres. Le discours de Jean-Luc Mélenchon était, ce jour-là, dégoulinant de sous-entendus complotistes des plus irrespo