Et dire que certains l’imaginent aigrie ou déprimée sous prétexte de s’être fait virer de Matignon et d’avoir un bras en écharpe après une mauvaise chute. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, où elle est revenue sur la pointe des pieds en février comme simple députée du Calvados, Elisabeth Borne affiche une bonne humeur en tungstène. A l’interrogation d’un de ses nouveaux collègues sur l’origine de sa blessure, elle désigne du doigt Olivier Dussopt : «C’est lui qui m’a poussée dans l’escalier !» Et son ex-ministre du Travail, lui aussi éconduit du gouvernement en janvier, de renchérir : «Pas assez fort, je l’ai ratée.» Vu les tensions entre ces deux-là pendant la réforme des retraites, il est permis de prendre la blague à plusieurs degrés. Dans les couloirs du Palais-Bourbon, on se raconte la répartie de Borne à son médecin, apprenant que son bras devrait rester immobilisé pour six semaines : «Quinze jours pourraient faire l’affaire !» Qu’on se le dise, l’ex-«PM» n’est pas femme à se laisser abattre ni à ronger son frein.
Celle qui se désolait des réunions à la chaîne l’enfermant de longues journées rue de Varenne, sans pouvoir tâter le terrain, multiplie les rencontres publiques pour les européennes. Ici à Brest, là dans la Sarthe ou à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Quelques casse