La France insoumise rêve de décrocher Roubaix aux prochaines municipales. Sur le papier, les planètes sont alignées : une majorité divers droite fragilisée par une affaire de fraude fiscale, dans une grande ville populaire, 98 000 habitants, avec un taux de pauvreté à 43 %, qui vote massivement LFI. Au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à Roubaix, avec 52,5 % des voix. David Guiraud, 31 ans, député insoumis de Roubaix et Wattrelos, est élu avec 59,94 % au second tour. La tentation était trop grande : il a annoncé, au détour d’un portrait paru dans Libération, sa très forte volonté d’être tête de liste aux municipales.
Alors, David Guiraud bosse son terrain. Tour des popotes associatives, insertion par l’emploi le vendredi après-midi, cérémonie d’hommage à la résistance le lundi matin, avant le départ pour l’Assemblée nationale. Il peaufine son image de jeune homme sérieux, raie sur le côté, costume-cravate-écharpe tricolore. A l’heure à la cérémonie de 11 heures, quand le maire, Guillaume Delbar, arrive d’un pas pressé, essoufflé devant le monument aux martyrs de la Résistance. Les deux hommes se serrent la main, échange cordial et républicain. Pas la même ambiance que le lendemain, dans la salle des Quatre-Colonnes, à Paris : David Guiraud invective Meyer Habib, député proche