Ils sont une petite centaine, jeudi 14 décembre au soir, massés dans la Maison du temps libre, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Une banderole annonce l’objet de la réunion : «Front commun antifasciste». Dans la rue, quelques-uns font le guet, d’autres sont chargés de raccompagner ceux qui le souhaitent. Des précautions inimaginables, il y a peu. Mais l’année écoulée a éveillé les craintes.
«Les Côtes-d’Armor sont une zone historiquement antifasciste. Mais des groupes commencent à se structurer et deviennent de plus en plus violents», exposent deux jeunes au micro. D’où l’idée de ce front, initié par des organisations telles que le syndicat Solidaires, Youth for Climate, ou le Collectif de vigilance antifasciste des Côtes-d’Armor. «L’objectif, c’est de rassembler nos forces face aux menaces, de travailler à montrer le vrai visage du Rassemblement national, dont l’extrême droite cagoulée est, pour nous, la continuité, de porter un autre discours et d’offrir un levier d’action, parce qu’il y a un fort sentiment d’impuissance», résume Thomas Duteil, le porte-parole du nouveau collectif.
Au micro, les deux jeunes rappellent les faits qui se sont succédé en 2023. Il y a eu ces tracts néonazis ou islamophobes dans les boîtes aux lettres, ces innombrables tags racistes et ces collages d’autocollants sur des locaux politiques, syndicaux ou associatifs : ceux du PCF, du PS ou encore du Planning familial à Saint-Brieuc, mais aussi ceux de la CGT à Guingamp et à Rostrenen, su