Des ronds-points barricadés à l’ancienne abbaye royale de Saint-Denis, Emmanuel Macron, depuis cinq ans, tourne autour de cette équation : alors que les Français se détournent des urnes et nourrissent à l’égard de leurs élus indifférence, méfiance voire ressentiment, comment guérir le pays de son blues démocratique ? Moins éruptive qu’en novembre 2018 avec les gilets jaunes, la crise n’a pas disparu mais elle semble reléguée derrière d’autres urgences par un chef de l’Etat qui, à ses débuts, dénonçait «la démocratie confisquée» et «l’entre-soi de la vie politique». «Ce sont quarante années de malaise qui ressurgissent», diagnostiquait-il le 10 décembre 2018 au plus fort de cette contestation sociale où s’ébauchaient aussi des revendications démocratiques comme le référendum d’initiative citoyenne (RIC). Cinq ans plus tard, c’est avec les chefs de partis que Macron veut phosphorer sur les contours d’une réforme des institutions. «Nos concitoyens souhaitent être mieux associés aux grands choix de la nation», leur écrivait-il le 3 novembre, les invitant à une nouvelle rencontre.
Interview
La premi