Vladimir Poutine avait à peine terminé lundi matin sa démonstration de force contre les «néonazis» ukrainiens en faisant défiler ses troupes sur la place Rouge qu’Emmanuel Macron semblait déjà se projeter sur un échec inéluctable de l’invasion russe. Décidé à «tout faire pour que l’Ukraine à la fin puisse tenir et la Russie ne jamais l’emporter», tout en rappelant que «nous ne sommes pas pour autant en guerre avec la Russie», le président français est venu devant l’hémicycle du Parlement européen de Strasbourg pour imaginer «les nouveaux équilibres de sécurité» qu’il faudra construire à l’issue du conflit. «Nous devons ensemble ne jamais céder à la tentation ni de l’humiliation, ni de l’esprit de revanche», prévient-il, comme s’il fallait aussi se préparer à ménager l’orgueil d’une Russie profondément hostile à un rapprochement des anciennes républiques soviétiques avec le bloc de l’Ouest.
Pour Macron, la détermination à lutter contre «l’impunité des crimes inqualifiables commis par la Russie en Ukraine» va de pair avec une forme de réalisme. Il énonce donc que le pays de Volodymyr Zelensky ne pourra pas adhérer à l’Union européenne (UE) avant «plusieurs décennies» – «C’est la vérité de dire cela» – et appelle à trouver un nouveau cadre pour rapprocher