A voir Gérald Darmanin faire sa rentrée politique à Tourcoing ce dimanche, il serait vraiment très mal-pensant de le soupçonner de se positionner pour Matignon. Puisqu’il le répète, la chute de François Bayrou n’est pas «inévitable» et que ce serait «nuire à la France» que de la provoquer ! Le ministre de la Justice n’a pas régressé en maths pendant les vacances, il sait bien que l’arithmétique condamne le chef du gouvernement avec son vote de confiance perdu d’avance le 8 septembre.
Dans l’attente, le meilleur calcul reste de la jouer bon élève, solidaire, pas – trop – ramenard. Sous le crachin nordiste, son raout de Tourcoing, pour la troisième année de suite au jardin botanique, n’a pas l’éclat de l’édition précédente : quelques dizaines de parlementaires du bloc central, une poignée de ministres, dont l’ami Sébastien Lecornu (Armées), mais pas de brochette d’ex-chefs du gouvernement au premier rang. La modestie a été poussée jusqu’à débrancher une invitation au journal de 20 heures, histoire de ne pas faire d’ombre au grand oral de Bayrou sur les quatre chaînes d’information en continu à 18 heures.
Critique à peine voilée de la pratique du pouvoir macroniste
Une stratégie du profil bas inspirée, aussi, par ses observations de l’été, bien avant le pari fou du vote de confiance : rarement il avait senti autant de «violence sociale» et de désintérêt pour la politique nationale de la part des habitants de sa circonscription. Il y a perçu du «mépris» pour ses congénères et lui, toutes tendances confondues. Et