Villers-Cotterêts (Aisne), un vendredi. Aux abords du château, des ouvriers peaufinent les préparatifs avant le ballet d’officiels : ici un coup de pinceau sur une grille en fer forgé, là un homme clope au bec posant des pierres sur un mur à finir. La future Cité internationale de la langue française a vraiment fière allure, avec ses gouttières en cuivre et son gazon taillé. L’inauguration aura lieu lundi 30 octobre : déplacement présidentiel et tout le bazar. Le projet, voulu par Emmanuel Macron et financé par l’Etat, a coûté 211 millions d’euros.
Quelque chose cloche pourtant. Le joyau planté au milieu de la ville de 11 000 habitants, avec tout ce qu’il dit sur le rayonnement à venir et la richesse culturelle française, percute le reste. A commencer par le maire Rassemblement national (RN) en place depuis 2014, Franck Briffaut. Sur l’événement, l’homme sert un étonnant propos : si le président de la République a choisi Villers-Cotterêts, pense-t-il, «c’est parce que je suis là, c’est une ville FN». L’investissement de l’Etat dans ce territoire oublié servirait en somme à faire reculer le parti. Or, «on n’achète pas les électeurs avec leur argent. Marine Le Pen, elle, aurait mis [tout cela] en pause». En attendant, l’édile cherche encore des zones pour y installer des parkings, se renferme da