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Libération
Reportage

Le maire RN de Villers-Cotterêts ne s’intéresse pas à la Cité de la langue française

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La commune de l’Aisne, où Emmanuel Macron inaugure la Cité internationale de la langue française, est dirigée depuis 2014 par le Rassemblement national. L’ampleur du projet contraste avec l’inaction de l’équipe municipale.
La commune de Villers-Cotterêts, 10 000 habitants, est dirigée depuis 2014 par l'extrême droite. (Albert Facelly/Libération)
publié le 30 octobre 2023 à 8h15

Villers-Cotterêts (Aisne), un vendredi. Aux abords du château, des ouvriers peaufinent les préparatifs avant le ballet d’officiels : ici un coup de pinceau sur une grille en fer forgé, là un homme clope au bec posant des pierres sur un mur à finir. La future Cité internationale de la langue française a vraiment fière allure, avec ses gouttières en cuivre et son gazon taillé. L’inauguration aura lieu lundi 30 octobre : déplacement présidentiel et tout le bazar. Le projet, voulu par Emmanuel Macron et financé par l’Etat, a coûté 211 millions d’euros.

Quelque chose cloche pourtant. Le joyau planté au milieu de la ville de 11 000 habitants, avec tout ce qu’il dit sur le rayonnement à venir et la richesse culturelle française, percute le reste. A commencer par le maire Rassemblement national (RN) en place depuis 2014, Franck Briffaut. Sur l’événement, l’homme sert un étonnant propos : si le président de la République a choisi Villers-Cotterêts, pense-t-il, «c’est parce que je suis là, c’est une ville FN». L’investissement de l’Etat dans ce territoire oublié servirait en somme à faire reculer le parti. Or, «on n’achète pas les électeurs avec leur argent. Marine Le Pen, elle, aurait mis [tout cela] en pause». En attendant, l’édile cherche encore des zones pour y installer des parkings, se renferme da