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Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Abandon du 49.3 : Lecornu s’offre un peu d’air mais ne «rompt» pas sur le fond

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En annonçant ce vendredi 3 octobre depuis Matignon qu’il renonçait à cette arme constitutionnelle sur le budget, le Premier ministre a acté un changement notable de méthode demandé par la gauche. Ce qui est loin de tout régler.

Sébastien Lecornu, le 12 janvier 2024, à Paris. (Albert Facelly/Libération)
Publié le 03/10/2025 à 11h38

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Il faut le reconnaître, voilà une rupture bienvenue avec la verticalité macronienne. En annonçant ce vendredi matin depuis Matignon qu’il renonçait à utiliser l’article 49-3 – dont ses prédécesseurs ont usé et abusé depuis 2022 et plus encore depuis la dissolution de l’an passé –, Sébastien Lecornu démontre qu’il a tiré certaines leçons des fiascos Barnier et Bayrou. Dans ce qui s’apparente à un geste d’aïkido, le Premier ministre tente de faire de sa faiblesse une force en renvoyant au Parlement la patate chaude d’un compromis qu’il a été lui-même incapable de trouver avec les différentes forces politiques. Il espère, par là même, écarter le risque d’une censure, au moins à court terme. Il y a là une forme de déresponsabilisation de l’exécutif cohérente avec sa faiblesse politique.

En s’exprimant ce vendredi matin depuis Matignon, quelques minutes avant d’entamer un