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Cordon sanitaire

Abrogation de la réforme des retraites : le Parti socialiste ne votera pas la proposition de loi du RN

Les socialistes ont annoncé ce mardi 24 septembre qu’ils ne voteront pas le texte du Rassemblement national qui prévoit d’abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, dont l’examen est prévu le 31 octobre.
Lors de l'université d'été du PS à Blois, le 30 août. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 24 septembre 2024 à 19h12

Les socialistes ont fini par trancher. Les députés du PS ne voteront pas la proposition de loi du Rassemblement national visant à abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron qui devrait être débattue le 31 octobre prochain à l’Assemblée nationale. «Lors de la précédente législature, les députées et députés socialistes et apparentés ont suivi, avec constance, une ligne de conduite : nous ne votons ni ne nous associons à aucune initiative du Rassemblement national. En juillet dernier, nous avons toutes et tous été élus dans le cadre du front républicain. Nous restons fidèles à notre ligne de conduite et aux conditions de notre élection», justifient les roses du Palais Bourbon dans un communiqué publié ce mardi 24 septembre.

Voter le texte du RN ? Ou ne pas le voter ? La question a bousculé le PS et continue de bousculer la gauche alors que le Nouveau Front populaire avait fait de l’abrogation de la réforme des retraites sa grande priorité en cas d’accession au pouvoir. Le parti d’extrême droite à qui revient la première journée de niche parlementaire de la législature a rapidement annoncé qu’il mettra à l’ordre du jour la suppression de l’allongement de deux ans l’âge de départ à la retraite. Un moyen de pousser la gauche à se positionner et de souligner le «sectarisme» supposé de partis qui refuseraient de voter une mesure qu’ils proposent également parce que l’initiative viendrait du Rassemblement national.

«Triple mensonge»

«La proposition de loi du Rassemblement national abrogeant la réforme des retraites repose sur un triple mensonge», taclent les socialistes. Un mensonge «politique» d’abord. «Le premier rendez-vous pour abroger la réforme des retraites, c’est la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. En refusant de voter la censure la semaine prochaine, le Rassemblement national permettrait la poursuite de la politique d’Emmanuel Macron et la mise en œuvre de sa réforme des retraites», développent-ils. Selon le PS, le mensonge est aussi institutionnel puisque «le RN ne [dispose] pas de groupe au Sénat, et n’a donc aucun levier pour y assurer l’examen de sa proposition de loi». Et un mensonge social enfin. «Après avoir été totalement absent de la mobilisation et du débat parlementaire contre la retraite à 64 ans, le RN a tergiversé pendant toute la campagne des législatives sur ce sujet, Jordan Bardella allant jusqu’à proposer la retraite à 66 ans comme son allié Eric Ciotti», tacklent les roses.

Pour que la réforme des retraites soit bien abrogée malgré leur refus de soutenir le texte du RN, les députés PS promettent de se battre lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale (PLFSS) qui pourrait être examiné avant la niche RN. «Il est donc le véhicule législatif adéquat pour tenter d’abroger cette réforme», assurent les roses. Et si le gouvernement décidait de tout faire valser par un 49-3, le NFP s’emploierait à supprimer la réforme d’Emmanuel Macron lors de la première journée réservée à un groupe de gauche à l’Assemblée nationale. A priori le 28 novembre, dans la niche du groupe La France insoumise.