L’accord trouvé ce samedi entre les acteurs politiques de Nouvelle-Calédonie sur l’avenir institutionnel de l’archipel est remarquable à plus d’un titre. En instituant un Etat calédonien doté de certains attributs de la souveraineté et pas d’autres, en repoussant pour l’immédiat l’indépendance sans l’exclure pour l’avenir, il offre une réponse souple, inventive et, on l’espère, efficace aux nombreux maux de l’archipel du Pacifique. A ces qualificatifs, il faut en ajouter un autre : courageuse.
Le terme s’impose au vu des concessions réalisées par chaque camp. Qui aurait imaginé, il y a quelques semaines encore, les loyalistes les plus intransigeants accepter la notion d’un Etat calédonien, certes bridé dans certaines de ses compétences, mais doté de sa nationalité propre et d’une autonomie sur la scène internationale ? Et allait-il de soi que les indépendantistes renoncent, eux, à l’idée d’une franche émancipation vis-à-vis de la France ? Difficile à trouver dans le huis clos francilien où se réunissaient les acteurs, l’accord le sera aussi à défendre, au retour dans l’archipel où chaque responsable devra le «vendre» à des bases mili