Après l’exclusion, les réactions en pagaille. L’annonce par LFI, révélée par Libé, de sa décision d’exclure le député Hugo Prevost de son groupe parlementaire, après la révélation d’accusations de violences sexuelles à son égard, crée des remous dans l’entourage du député. A commencer par Salomé Robin, sa suppléante dans la 1re circonscription de l’Isère. «Atterrée et écœurée», elle a annoncé quitter son mandat, «dans l’attente d’une démission» de celui qu’elle avait soutenu dans sa campagne contre Olivier Véran, en juillet 2024.
Info Libé
Dans un miroir inversé des tergiversations autour du cas Quatennens, la députée LFI Alma Dufour a de son côté souligné «la décision rapide et diligente du groupe LFI. J’ai confiance dans la procédure qui a été mise en place et dans les jugements de mes collègues qui ont auditionné Prevost».
Après l’exclusion, des appels à la démission
Dans le département du député, la représentation locale des Ecologistes a évoqué un «choc» et indiqué «ne pas [pouvoir] accepter d’être représenté·e·s par un élu accusé de faits aussi graves», appelant à sa «démission de l’Assemblée nationale». Même «effroi» au sein de la Fédération PS de l’Isère, qui a également réclamé une «démission immédiate».
La députée Danielle Simonet, qui fait partie des frondeurs qui ont quitté LFI lors la campagne des législatives, s’est félicitée de cette exclusion tout en pointant du doigt la responsabilité des décideurs insoumis : «J’exprime tout mon soutien, toute ma solidarité à toutes les femmes victimes du député Hugo Prévost. Le groupe parlementaire La France insoumise l’a exclu, c’est une bonne chose. Reste une question essentielle : la direction de La France insoumise pouvait-elle ignorer, au moment de son investiture, certains faits dont le syndicat étudiant avait apparemment déjà connaissance ?» a-t-elle écrit sur X.
Parmi les membres du Nouveau Front populaire (NFP), plusieurs responsables politiques se sont aussi exprimés. Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, a apporté son soutien aux victimes et salué la décision «rapide» de La France insoumise. «Les violences sexistes et sexuelles n’ont pas leur place dans notre société, ni en politique», a conclu celui qui s’est investi dans la campagne du député isérois. «On progresse et c’est important. #LFI», a sobrement réagi Sandrine Rousseau, de son côté, sur X.
Candidat malheureux face à Prevost dans la 1re circonscription de l’Isère, Olivier Véran, sollicité par le Dauphiné libéré, a appelé à ce que le NFP se tourne vers la justice. «Je ne peux me satisfaire de la seule décision d’exclusion, a lancé l’ancien macroniste. […] Le NFP doit saisir sans délai le procureur de la République, via l’article 40 [qui fait obligation à toute «autorité constituée» avertie d’un crime ou d’un délit de le rapporter au procureur de la République, ndlr]. Les personnes à l’origine de ces dénonciations méritent qu’une enquête soit ouverte et que la justice tranche. La circonscription et ses habitants méritent vérité et clarté.»