Le groupe parlementaire de La France insoumise s’est réuni, et a tranché. Adrien Quatennens n’est, pour l’instant, plus l’un de ses membres. Quelques heures après la condamnation à quatre mois de prison avec sursis de l’ancien coordinateur du parti pour violence conjugale, les députés LFI ont décidé de suspendre l’élu du Nord pour une durée de quatre mois «à compter d’aujourd’hui et jusqu’au 13 avril 2023», précisent-ils dans un communiqué. «Fidèles à notre engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes, nous nous devions de prendre collectivement une décision politique concernant la participation d’Adrien Quatennens à notre groupe parlementaire», affirment-ils également.
La décision du groupe intervient quelques heures après la condamnation par le tribunal judiciaire de Lille de celui longtemps présenté comme le dauphin de Jean-Luc Mélenchon. Quatennens comparaissait sous la procédure classique du plaider-coupable. «[Notre] décision est éclairée par la décision de justice prise après enquête, insiste d’ailleurs le groupe LFI. Ainsi que par le principe féministe de prendre au sérieux la parole des femmes, et une volonté de gradation des sanctions.»
A l’origine de l’affaire, Céline et Adrien Quatennens avaient publié un communiqué commun le 13 septembre, pour prendre de vitesse un article du Canard enchaîné révélant que la première avait déposé une main courante – à l’époque – contre le second après une dispute.
Sans en révéler le contenu. «Comme des millions de Français, nous vivons actuellement une situation de divorce difficile que nous entendons réaliser à l’amiable», avait seulement écrit le couple dans son court texte. L’histoire avait ensuite pris d’autres tournants après qu’Adrien Quatennens a reconnu des violences à l’encontre de son épouse dans un communiqué ou quand cette dernière est sortie de son silence pour témoigner de violences récurrentes.
Quatennens «ne cédera pas»
La suspension de Quatennens du groupe LFI n’est toutefois que temporaire. Le député du Nord pourra y faire son retour s’il s’engage à «suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes auprès d’associations féministes», explique le groupe dans son communiqué.
Dans une interview à la Voix du Nord, la première après trois mois de silence, l’ex-coordinateur a fait comprendre qu’il ne démissionnerait pas de son mandat : «Je dois mon élection d’abord aux 65,24 % d’électeurs qui m’ont réélu en juin dernier.» Il a toutefois assuré qu’il se conformerait à la sanction décidée par le groupe parlementaire LFI, qui n’obère pas son avenir à moyen terme : «Je respecterai la décision collective du groupe. Mais la mienne m’appartient et elle est prise : j’ai payé bien assez cher sur tous les plans. Je ne céderai pas», a-t-il déclaré. Avant de se poser en victime de ce qu’il décrit comme un «lynchage médiatique» : «Je prends ma juste part. Mais je refuse d’en prendre davantage et de continuer à subir cet acharnement disproportionné».
Mise à jour avec les déclarations d’Adrien Quatennens à la Voix du Nord.