Menu
Libération
Annonce

Affaire Bétharram : François Bayrou envisage la création d’une «autorité indépendante»

Affaire Notre-Dame de Bétharramdossier
Dossiers liés
Seule annonce d’une audition tendue, le Premier ministre a envisagé mercredi 14 mai la création d’une haute autorité associant des victimes pour libérer la parole sur les violences contre les enfants.
Lors de l'audition de François Bayrou, le 14 mai 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris. (Albert Facelly/Libération)
publié aujourd'hui à 8h22

Il y aura peut-être une chose à garder de la passe d’armes entre le Premier ministre et les députés, mercredi 14 mai. François Bayrou a prôné la création d’une «autorité indépendante» sur les violences contre les enfants, lors de son audition par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale consacrée au contrôle par l’Etat et à la prévention des violences dans les établissements scolaires, lancée sur fond d’affaire Bétharram.

Cette haute autorité comprendrait «un conseil scientifique» et un «conseil des victimes». Elle concernerait «tous les établissements» scolaires, mais aussi «les associations sportives», «les associations culturelles», «les familles», où elle porterait notamment sur «la question des violences intrafamiliales», a détaillé le Premier ministre.

François Bayrou a précisé que cette proposition s’inspirait d’une loi récemment adoptée en Allemagne. «Il y a là quelque chose qui permettrait, qui mériterait de donner leur place à tous ceux qui ne peuvent pas s’exprimer», a-t-il ajouté.

«Un moment libérateur»

«On a un certain nombre de victimes qui sont en grande difficulté émotionnelle, il faut les accompagner d’une façon personnalisée, ce que personne ne fait actuellement», a réagi Alain Esquerre, porte-parole d’un collectif de victimes de Bétharram. «Nous avons proposé la création d’une structure qui serait animée par les victimes, pour les victimes, nous attendons, nous verrons les conclusions, et c’est aujourd’hui à l’Etat de prendre ses responsabilités sur ce type de dossier», a rappelé Alain Esquerre.

François Bayrou s’est exprimé pendant plus de cinq heures mercredi devant la commission d’enquête de l’Assemblée lors d’une audition particulièrement tendue, rejetant les accusations de mensonge ou de mansuétude à l’égard des dirigeants du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, et redisant sous serment ne pas avoir eu d’informations privilégiées sur les violences physiques et sexuelles dans cet établissement. Le Premier ministre a expliqué avoir vécu «un moment libérateur».