La commission d’enquête parlementaire sur les violences et les contrôles de l’Etat dans les établissements scolaires entendra le Premier ministre le 14 mai en tant qu’ancien ministre de l’Education nationale entre 1993-1997. Accusé par la gauche d’avoir menti sur sa connaissance des violences et agressions sexuelles au collège-lycée de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), qui a été fréquenté par plusieurs de ses enfants, François Bayrou «récuse» tout mensonge, parlant de «polémiques artificielles».
L’entourage du Premier ministre a confirmé à l’AFP qu’il se rendra bien devant la commission conduite par les co-rapporteurs Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Ensemble pour la République). «Il n’y a aucun nouvel élément» et «j’ai donné sur cette affaire tous les éléments», a déclaré François Bayrou à la presse lors d’un déplacement à Lyon, le 13 mars. La commission d’enquête a également annoncé lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale vouloir rencontrer les anciens ministres de l’Education nationale Nicole Belloubet, Pap N’Diaye, Jean-Michel Blanquer et l’actuelle ministre Elisabeth Borne.
«Je pense que François Bayrou a menti»
Evoquant les auditions de jeudi, notamment celle d’un ex-gendarme qui a répété qu’un magistrat lui avait parlé d’une «intervention» de François Bayrou quand il enquêtait sur des faits de viol visant un religieux de l’établissement en 1998, Paul Vannier a jugé que ces propos «contredisent point par point» les déclarations de l’actuel Premier ministre sur le sujet. «Je pense que François Bayrou a menti», a affirmé le député insoumis en parlant des témoignages entendus jeudi matin. La députée Spillebout a considéré de son côté que «pendant des dizaines d’années des établissements privés sous contrat n’ont vu aucun inspecteur […], il va falloir que ça change».