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Analyse

Affaire des assistants parlementaires : pourquoi les arguments de défense du RN ne tiennent pas

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Depuis le début de sa mise en examen pour «détournements de fonds publics», Marine Le Pen martèle que les collaborateurs à Strasbourg n’avaient pas l’obligation de travailler seulement pour leurs eurodéputés durant leurs heures de travail. Elle ne pouvait, pourtant, ignorer les règles strictes du Parlement.

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale à Paris, le 5 décembre 2023. (STEPHANIE LECOCQ/REUTERS)
ParTristan Berteloot
Ancien journaliste politique à Libération
Publié le 09/12/2023 à 16h37

Sans surprise, les juges d’instruction en charge du dossier des assistants parlementaires fictifs du Front national (devenu Rassemblement national) ont suivi les réquisitions du parquet et ordonné vendredi 8 décembre le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Marine Le Pen, du Rassemblement national, et de 26 autres personnes. Elles sont soupçonnées d’avoir participé à un vaste système visant à rémunérer sur des fonds européens de pseudo-collaborateurs qui travaillaient, en réalité, pour le parti d’extrême droite, sous les mandatures 2009-2014 et 2014-2019.

Les peines encourues sont importantes : dix ans d’emprisonnement et une amende de maximum un million d’euros avec, en plus, une peine complémentaire d’inéligibilité pouvant aller jusqu’à dix ans. La menace est majeure pour Marine Le Pen, qui s’est déjà présentée comme la «candidate naturelle» de son camp pour la présidentielle 2027.

Le Pen dénonce un «contresens»

Poursuivie pour «détournements de fonds publics», elle répète depuis des années le même argument pour se défendre : que des assistants parlementaires travaillent uniquement pour leurs eurodéputés serait une «vision erronée du travail des députés