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Récit

Affaire des emplois fictifs du Modem : entre «obsession pour le dossier» et larmes amères, Bayrou à l’orée d’un procès décisif

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Le centriste, soutien décisif de Macron en 2017, avait dû quitter le gouvernement à cause de l’affaire des assistants de parlementaires européens. Jugé à partir de ce lundi, le Béarnais, toujours marqué par la disparition de son alter ego Marielle de Sarnez, espère renouer avec ses ambitions en cas de relaxe.
François Bayrou à Paris, le 21 juin 2017. (Laurent Troude/Libération)
publié le 15 octobre 2023 à 8h31
(mis à jour le 15 octobre 2023 à 13h13)

On peut être centriste et conservateur. En trente ans, François Bayrou a précieusement gardé tous ses mails, publicités comprises. Au point de donner du fil à retordre au service de police chargé d’enquêter sur l’affaire des assistants de députés européens du Modem qui a, selon lui, eu toutes les peines du monde à aspirer le million de messages contenus dans son ordinateur. Depuis six mois, le leader centriste plonge dans ses archives, farfouille dans ces vieux mails, s’enferme dans son bureau pour éplucher les 7 500 pages de l’épais dossier qui l’amène à comparaître, avec dix cadres du parti, à Paris, à partir de ce lundi et jusqu’au 22 novembre. «Il a vu des juristes, des avocats, des juges d’instruction, la Terre entière. C’est son obsession, François connaît le dossier sur le bout des doigts», raconte un dirigeant du Modem.

Ces dernières semaines, ses proches le trouvent absent, ailleurs. «Pas fébrile, pas anxieux, prêt», décrit l’une d’eux. Concluant, voilà trois semaines, un bureau exécutif au siège parisien du parti, rue de l’Université, près de l’Assemblée nationale, François Bayrou, à l’heure du départ, se retourne vers ses troupes avec une soudaine pointe d’inquiétude : «On se revoit, hein» avant le procès ? Comme si chaque rendez-vous pouvait êt