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Libération
Passe d'armes

Affaire Vueling : les ministres Benjamin Haddad et Aurore Bergé condamnent «avec fermeté» les propos du ministre espagnol des Transports

Oscar Puente est accusé d’avoir assimilé, dans un post sur X supprimé depuis, les enfants français de confession juive débarqués de l’avion à des citoyens israéliens. Une déclaration que les deux ministres français jugent stigmatisante.
L’incident s’est produit mercredi après-midi, lorsque ce groupe, qui se trouvait en Espagne depuis deux semaines, s’apprêtait à décoller de l’aéroport de Valence (sud-est) à destination de Paris-Orly. (Fabrice Coffrini/AFP)
publié le 30 juillet 2025 à 17h12
(mis à jour le 30 juillet 2025 à 17h30)

La polémique prend de l’ampleur. Deux ministres du gouvernement Bayrou ont condamné «avec fermeté» ce mercredi 30 juillet les propos du ministre espagnol des Transports qui avait affirmé que des adolescents français juifs débarqués le 23 juillet d’un avion de la compagnie espagnole Vueling, étaient «des gamins israéliens».

Selon Benjamin Haddad, ministre chargé de l’Europe et Aurore Bergé, ministre de la lutte contre les discriminations, cette déclaration assimile «des enfants français de confession juive à des citoyens israéliens, comme si cela justifiait d’une quelconque manière le traitement auquel ils ont été exposés», ont-ils déclaré.

Selon plusieurs médias, Oscar Puente, ministre des Transport du gouvernement de gauche de Pedro Sanchez, avait publié vendredi sur X un post critiquant la droite et l’accusant de ne pas défendre la compagnie aérienne espagnole pour «faire équipe avec les gamins israéliens». Il a supprimé son post le lendemain, selon le journal la Razón.

Les ministres dénoncent par ailleurs l’action des forces de l’ordre espagnoles, les accusant de brutalité contre une accompagnatrice des enfants. «Aucun acte ne justifie le débarquement et l’usage excessif et brutal de la force de la Guardia Civil à l’encontre de la jeune femme, qui vient d’être notifiée de 15 jours d’ITT», dénoncent-ils.

Attitude conflictuelle selon Vueling

L’incident s’est produit mercredi après-midi, lorsque ce groupe, qui se trouvait en Espagne depuis deux semaines, s’apprêtait à décoller de l’aéroport de Valence (sud-est) à destination de Paris-Orly.

Dans des communiqués jeudi puis vendredi, la compagnie espagnole, qui a ouvert une enquête interne, a imputé cet incident aux adolescents, accusés d’avoir eu un «comportement inapproprié» et «une attitude fortement conflictuelle, mettant en péril le bon déroulement du vol».

Vueling a précisé que «le groupe d’adolescents manipulait les équipements de sécurité des passagers, ce qui représentait un risque élevé pour l’avion, les passagers et l’équipage». Ils ont notamment tenté, selon la compagnie, «de prendre les gilets de sauvetage, de manipuler les masques à oxygène situés au plafond et de retirer le cylindre d’oxygène haute pression», ainsi que de perturber la démonstration de sécurité.

Ce «comportement inapproprié» a continué «malgré les avertissements de plus en plus fermes de l’équipage», si bien que «le commandant s’est vu contraint de demander l’intervention de la Garde civile», a expliqué Vueling. «Nous réitérons que le débarquement des passagers s’est fait exclusivement pour des raisons de sécurité», a souligné la compagnie aérienne.

L’association Club Kineret, organisatrice de la colonie, a au contraire affirmé que les adolescents avaient été débarqués «sans motif valable» et a annoncé son intention de porter plainte contre le transporteur «pour violence physique, psychologique et discrimination sur le fondement de la religion».

Les ministres français, qui ont parlé mercredi avec l’accompagnatrice, «constatent que son témoignage est confirmé par d’autres passagers présents à bord», assurent-ils. La compagnie dit également de son côté disposer de témoignages de passagers allant dans le sens de sa version.