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Justice

Affiche de Cyril Hanouna : LFI condamnée pour atteinte au «droit à l’image»

Le tribunal judiciaire de Nanterre a condamné au civil le parti à verser 3 500 euros à l’animateur. Il a aussi interdit la reproduction de l’affiche qui a valu à La France insoumise des accusations d’antisémitisme.
Cyril Hanouna lors d'un rassemblement organisé par le média d'extrême droite "Frontières" devant les locaux de l'Arcom, le 18 décembre 2024 à Paris. (Serge Tenani/Serge Tenani)
publié le 21 mars 2025 à 16h23
(mis à jour le 21 mars 2025 à 16h32)

A peine une semaine après la diffusion de l’affiche, La France insoumise est condamnée par la justice. Le tribunal judiciaire de Nanterre a condamné ce vendredi 21 mars le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon à verser 3 500 euros à Cyril Hanouna pour atteinte au «droit à l’image», en raison d’une caricature de l’animateur qui a valu au mouvement des accusations d’antisémitisme.

Se prononçant en référé au civil, le tribunal a aussi interdit la reproduction sur tout support de l’affiche, initialement mise en ligne sur les réseaux sociaux de LFI, puis retirée il y a quelques jours. Le tribunal ne s’est en revanche pas prononcé sur le caractère antisémite, ou non, de l’affiche en question.

Une autre procédure à venir

Cyril Hanouna, dont la plainte a été examinée mercredi, a également prévu une action au pénal, selon son avocat, Stéphane Hasbanian. Il a dénoncé à l’AFP un «photomontage choquant», dont le caractère «antisémite» devra faire l’objet de cette nouvelle procédure. LFI récuse de son côté toute «signification antisémite».

Le parti, qui a indiqué faire appel de ce jugement, répond depuis plusieurs jours à de nombreuses interpellations après la publication de ce visuel destiné à battre le rappel pour participer aux manifestations du 22 mars contre le racisme. On y voyait Cyril Hanouna, d’origine juive tunisienne et proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive. Une image vue par de nombreux responsables politiques comme reprenant l’iconographie des caricatures antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.

Divers responsables LFI ont admis une «erreur» ou une «maladresse», reconnaissant ces derniers jours que l’image avait été générée par l’intelligence artificielle. Mais pas Jean-Luc Mélenchon qui a balayé l’accusation. Mercredi, le leader LFI a de nouveau repoussé les accusations d’antisémitisme liées à l’affiche litigieuse. «Ça fait sept jours qu’on nous tire dessus : ça passe à travers, ou presque», a-t-il lancé.

Mis à jour à 16 h 33 avec plus de contexte.