C’est un bail plein de paradoxes qui prend fin pour Gabriel Attal. Un passage éclair de sept mois et trois semaines à Matignon, dont cinquante et un jours à expédier les affaires courantes, un préavis record sous la Ve République. En janvier, lorsqu’il a succédé à Elisabeth Borne, on n’avait pas vu venir le jeune ministre de l’Education, planqué derrière une shortlist d’autres Premier ministrables servant de leurres. Mais en cette fin d’été, le chef du gouvernement démissionnaire n’en finissait plus de ne pas partir. Le président de la République avait choisi, dans ses rangs, un pur produit du macronisme qui ne ratait pas une occasion d’afficher sa loyauté. Et c’est un affranchi qui s’apprête à quitter le 57, rue de Varenne. Sonné le soir du 9 juin, Gabriel Attal enrageait en comprenant que la dissolution revenait à mettre un terme à ses fonctions. «Huit mois c’est court, c’est trop court», admet-il. Au côté de Michel Barnier, mercredi sur le perron, il ne ne cache pas «une frustration» et avertit que «la liberté [l’]animera» à l‘avenir. Réélu député des Hauts-de-Seine, le président du groupe Ensemble pour la République (EPR) a désormais «hâte d’entrer pleinement dans son nouveau costume», dit-on dans son entourage. «C’est un fonceur», pressé d’écrire la suite
Passation
«La liberté m’animera» : affranchi, «le fonceur» Attal quitte Matignon gonflé d’ambition
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Gabriel Attal après la cérémonie de passation de pouvoir à Matignon, le 5 septembre 2024. (Albert Facelly/Libération)
par Laure Equy
publié le 5 septembre 2024 à 19h06