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Libération
Noël avant l'heure

Agnès Firmin Le Bodo, la nouvelle ministre de la Santé, aurait reçu des cadeaux de luxe d’un groupe pharmaceutique

La nouvelle ministre par intérim de la Santé serait ciblée depuis juin par une enquête pour avoir reçu une vingtaine de cadeaux de la part des laboratoires Urgo de 2015 à 2020, révèle «Mediapart» ce jeudi 21 décembre.
Agnès Firmin Le Bodo au Sénat le 18 octobre 2023. (XOSE BOUZAS/Hans Lucas via AFP)
publié le 21 décembre 2023 à 21h27

A peine un jour dans son nouveau fauteuil, et déjà des démangaisons. Agnès Firmin Le Bodo, la nouvelle ministre de la Santé intérimaire en grade après la démission d’Aurélien Rousseau pour désaccord sur la loi immigration, serait «visée par une enquête judiciaire ouverte en juin 2023 pour avoir reçu des cadeaux, sans les déclarer» de la part des laboratoires Urgo, d’après une enquête publiée par Médiapart ce jeudi 21 décembre.

Pharmacienne de profession, Agnès Firmin Le Bodo, qui dirige une officine au Havre (Normandie), «est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe – des montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, coffrets pour des week-ends… – pour un montant total évalué à 20 000 euros, de la part des laboratoires Urgo», selon le site d’investigation, qui affirme que le laboratoire «cherchait ainsi à fidéliser les pharmaciens et à augmenter leurs marges commerciales».

Sollicité par l’AFP, l’entourage de la ministre a répondu qu’elle «répondra uniquement aux autorités compétentes».

Les cadeaux, c’est une habitude pour les laboratoires Urgo. En janvier 2023, la société Urgo a été condamnée à une amende de 1 125 000 euros, dont 625 000 avec sursis, pour avoir offert des cadeaux à des pharmaciens, en contrepartie de l’abandon de remises commerciales. Selon Mediapart, «un second volet de l’affaire» a débuté, la justice se penchant sur tous les pharmaciens ayant reçu des cadeaux.

En Normandie, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est saisie d’une quarantaine de dossiers. «Les cas les plus légers (moins de 1 000 euros de gratification) sont classés. Tandis que les autres dossiers donnent lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire, en juin 2023», explique le journal, selon lequel Agnès Firmin Le Bodo figure «parmi les plus gros bénéficiaires présumés».