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Agnès Firmin-Le Bodo, une ministre dans de beaux sparadraps

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Tout juste nommée ministre de la Santé pour pallier la démission d’Aurélien Rousseau, cette ex-pharmacienne est soupçonnée d’avoir perçu, sans les déclarer, des cadeaux d’une valeur estimée à 20 000 euros, de 2015 à 2020, du groupe pharmaceutique Urgo.
Agnès Firmin-Le Bodo, à Paris, le 7 mars. (Edouard Caupeil/Libération)
publié le 22 décembre 2023 à 16h42

«Pour les personnes les plus fragiles, elle se rend en personne leur livrer les médicaments.» Avril 2020, pandémie de Covid. La caméra de la Chaîne parlementaire accompagne Agnès Firmin-Le Bodo entre son officine havraise et le domicile de ses patients. Le temps du confinement, la députée Horizons a repris à plein temps son métier de pharmacienne. «Elle fait partie de la famille», s’émeut une malade. Plus que jamais, la blouse blanche est une arme de séduction massive en politique. Cette très proche d’Edouard Philippe sera largement réélue en juin 2022, puis bombardée ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé.

Aujourd’hui, c’est cette même blouse blanche qui pourrait lui faire tout perdre. A peine nommée mercredi ministre de la Santé par intérim, pour pallier la démission au pied levé d’Aurélien Rousseau, en désaccord avec le projet de loi immigration, Agnès Firmin-Le Bodo est dans la tourmente. La Havraise fait l’objet d’une enquête pour «perception non autorisée par un professionnel de santé d’avantages procurés par une personne produisant ou commercialisant des produits sanitaires». Dans un article de Mediapart, elle est accusée d’avoir perçu «sans les déclarer» des cadeaux d’une valeur estimée au total à 20 000 euros, de 2015 à 2020, du groupe pharmaceutique Urgo. Parmi eux, un lot de quinze bouteilles de champagne et quatre magnums Taittinger, une montre homme Omega et une montre Apple Watch, 2