La photographe avait calé son trépied, peaufiné son cadre, réglé l’éclairage. Mais en arrivant devant l’ascenseur, Agnès Pannier-Runacher tique un peu. Elle qui, partout, demande d’avoir la main leste sur les interrupteurs, se dit que poser là, entre les deux portes aux parois chromées, n’est pas du meilleur effet. Il n’y avait pas malice, mais la ministre de la Transition énergétique décline poliment. Tant pis pour les reflets et les effets de lumière. Va pour la séance photo à sa fenêtre, puis dans le jardin de Christophe Béchu (Transition écologique), son colocataire de l’Hôtel de Roquelaure, dans le VIIe arrondissement parisien. En cette période de tension – sur le réseau électrique et dans le débat public –, la ministre est sur le qui-vive et le faux pas vite arrivé.
Si elle porte le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, présenté lundi au Conseil des ministres, c’est un autre pilier de la feuille de route énergétique qui l’occupe depuis son entrée en fonction, le 20 mai : la «sobriété». Elle se targue de s’être emparée du concept dès mars. Cela aurait pu rester un mot en vogue. L’été, marqué par les extrêmes météorologiques, conséquences du changement climatique, et, avec la guerre en Ukraine, la fin des livraisons de gaz russe, l’ont imposé comme un i