Le cadre solennel des commissions d’enquête parlementaires donne parfois lieu à des témoignages qui font date. Ce fut le cas mardi 5 septembre, quand plusieurs anciennes sportives – Sarah Abitbol, Angélique Cauchy, Emma Oudiou et Claire Palou –, destinées au haut niveau ou l’ayant connu, ont raconté les violences sexuelles et bien souvent les viols à répétition qu’elles ont subis des années durant de la part d’adultes, la plupart du temps leurs entraîneurs censés les encadrer et les protéger. Mettre des mots crus sur ces violences ultimes, comme ce peut être le cas dans le cadre judiciaire, prend du temps et demande un immense courage. On espère qu’il y a quelque chose de libérateur à s’approprier le récit d’une réalité trop longtemps invisibilisée, parfois enfouie le plus loin possible mais source de bien des souffrances psychologiques. Entendre cette parole résonner au sein de l’Assemblée nationale lui donne une force particulière.
Ces femmes n’étaient encore que des enfants au moment des faits. Elles décrivent l’omerta régnant au sein de bien des fédérations, où ce qui compte avant tout est d’obtenir des résultats. Quitte, s’il le faut, à fermer les yeux sur l’inacceptable. Si les exemples à l’étranger sont légion, la France ne fait pas exception à cette lâcheté au prétexte de la performance. Qu’un entraîneur soit dur, c’est son droit, à condition de ne pas franchir les limites de la maltraitance (autre sujet sous-traité). Qu’il abuse comme on consomme un bien d’une adoles