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Récit

Alain Soral : depuis la Suisse, le retour en force d’un antisémite multirécidiviste

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A 65 ans, le fondateur d’Egalité & Réconciliation, qui a fui à l’étranger la justice française, n’en reste pas moins très actif en ligne et compte de nouveaux relais. Enquête sur la résurgence d’un dinosaure de la fachosphère.
Alain Soral, à sa sortie du tribunal de Lausanne le 27 septembre 2023, où il comparaissait pour avoir proféré des insultes homophobes à l'encontre d'une journaliste helvète. (Fabrice Coffrini/AFP)
publié le 27 mai 2024 à 12h24

Ici, une conférence qui donne la parole au président d’un mouvement d’extrême droite dissous. Là, une lettre antisémite qui verse dans les théories du complot. Partout, un réseau de soutiens qui reste au service d’Alain Soral ou relaie largement la parole de cet antisémite multirécidiviste. A 65 ans, l’homme, véritable dinosaure de la fachosphère, a fui la France pour échapper à la justice. Même depuis son exil suisse, il conserve une partie de son ancienne aura, restaurée après quelques années de passage à vide.

Son association politique, Egalité & Réconciliation (E&R), compte toujours une quinzaine de sections, un peu partout sur le territoire. Actives, elles ont organisé une vingtaine de conférences sur les six derniers mois. Parmi les deux dernières, samedi 25 et dimanche 26 mai, l’une avait lieu «dans le sud des Vosges» (il fallait montrer patte blanche pour connaître le lieu exact) sur le thème «forces de l’ordre : protéger et servir l’empire» ce dernier terme désignant le pouvoir occulte «américano-sioniste» fantasmé par Soral. La police, bouclier du «système» ? Oui, mais «il y a sûrement, dans les corps constitués, des résistants», veut croire la section lorraine d’E&R. Le conférencier, l’ancien militaire François Dubois, est vice-président de Profession gendarme, un site d’extrême droite. Celui-ci héberge notamment une chronique de