Il est peu fréquent, à l’instar d’un Eric Dupond-Moretti, poursuivi depuis lundi devant la Cour de justice de la République alors qu’il est toujours ministre en fonction, qu’un secrétaire général de l’Elysée soit mis en cause pénalement alors qu’il est encore en poste à la présidence de la République. Un de ses prédécesseurs, Claude Guéant, poursuit ainsi son chemin de croix judiciaire, mais bien des années après avoir quitté l’Elysée. C’est pourquoi la récente mise en examen d’Alexis Kohler, le 23 septembre, pour «prise illégale d’intérêts» (information révélée lundi par France Info puis confirmée par l’AFP) sonne comme un nouveau coup de semonce pour le pouvoir en place.
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Le fond de l’affaire est désormais bien documenté. Alexis Kohler a des liens, au moins familiaux, avec Mediterranean Shipping Company (la firme italo-suisse MSC, deuxième armateur mondial), sa mère étant une cousine de son principal dirigeant. Mais il est aussi censé être un serviteur de l’Etat français, comme haut fonctionnaire, membre de l’Agence des participations de l’Etat (APE, 2010-2012), puis membre du cabinet de Pierre Moscovici à Bercy (2012-2016) et enfin d’Emmanuel Macron en fin