Un vieil homme pleure et tout est dépolitisé. Mardi, lors de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée, la voix de José Gonzalez, le doyen des députés, qui la préside selon l’usage, se brise d’émotion. «Excusez-moi… Je pense à mes amis que j’ai laissés là-bas», chevrote le parlementaire Rassemblement national des Bouches-du-Rhône, né à Oran il y a 79 ans – «enfant d’une France d’ailleurs […] arraché à sa terre natale et drossé sur les côtes provençales par le vent de l’histoire en 1962», selon ses mots. «Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie par le sentiment d’abandon et les périodes de déchirement», développe le pied-noir. Du lyrisme sauce nostalgérie. Une partie de l’hémicycle, touchée à son tour, applaudit, pas seulement l’extrême droite. Pur sentimentalisme ?
Evidemment que non. Car, descendu de son perchoir, Gonzalez a rapidement nié devant la presse les crimes commis par la France en Algérie. Et a fortiori