Emmanuel Macron, mercredi soir, sur fond blanc, brosse un tableau noir. «Nous entrons dans une nouvelle ère», lâche le président de la République dès le début de son allocution sur la guerre en Ukraine. L’intervention de treize minutes, prononcée depuis l’Elysée, ne cherche pas à rassurer des Français «légitimement inquiets face aux événements qui bouleversent l’ordre mondial». Le chef de l’Etat enchaîne constats angoissants et phrases chocs – «notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix», assène-t-il – pour mobiliser le pays face à un état du monde apocalyptique.
L'édito d'Alexandra Schwartzbrod
La Russie de Vladimir Poutine, d’abord, dépensant «plus de 40 % de son budget» en armement, «devenue une menace pour la France et pour l’Europe». Les Etats-Unis de Donald Trump, ensuite, qui prévoient d’abandonner l’Ukraine et ses alliés européens ou de conclure une paix factice «à n’importe quel prix». «Je veux croire que les Etats-Unis resteront à nos côtés, mais il nous faut être prêts si tel n’était pas le cas», juge Macron, décidé par ailleurs à convaincre son homologue américain de renoncer aux 25 % de droits de douane supplémentaires qu’il compte imposer à l’Union européenne. Une «décision incompréhensible», dénonce le Président qui «ne restera pas sans réponse de notre part».
Les Vingt-Sept prêts à franchir «des pas décisifs»
«Face à ce monde de danger», Macron veut passer à l’action, estimant que «rester spectateur serait une folie». A la veille d’un Conseil européen extrao