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Persistada

Présidentielle 2022: Hidalgo ira jusqu’au bout malgré la désunion de la gauche

Hidalgo candidate à la présidentielle 2022dossier
Engluée en queue de peloton dans les sondages, la candidate socialiste qui présente son programme jeudi prend acte de l’échec de sa tentative de primaire et maintient qu’elle sera bien candidate coûte que coûte
Des affiches de campagne d'Anne Hidalgo. (JOEL SAGET/AFP)
publié le 13 janvier 2022 à 10h37

Les jours passent, la campagne présidentielle s’intensifie mais rien n’y fait : Anne Hidalgo ne décolle pas. Depuis le 12 septembre dernier et son entrée officielle dans la course à l’Elysée, la candidate socialiste multiplie pourtant les tentatives de relance. En vain. Dans les sondages, la maire de Paris reste engluée en queue de peloton, aux alentours de 4%. De quoi pousser beaucoup de ses concurrents, en coulisses, à compter les jours de la candidate Hidalgo, faisant de la question de l’abandon un serpent de mer. Pour autant, à moins de quatre-vingt-dix jours du premier tour, la socialiste n’a toujours pas l’intention de renoncer. Ce jeudi, elle donne d’ailleurs en nouveau coup d’accélérateur à sa campagne en dévoilant les 70 propositions de son programme devant la presse en fin de matinée.

Mais avant cela, la maire de Paris était l’invitée de la matinale de France Inter. L’occasion pour Hidalgo de développer quelques-unes des principales mesures de son projet présidentiel, en réalité dévoilé dès la veille dans la presse et notamment dans Libération. Un projet articulé autour de trois urgences, de trois crises : sociale, climatique et démocratique. «Les inégalités sont en train de miner notre démocratie et quand les classes moyennes ou populaires doutent,c’est le nid des populismes», développe, par exemple, la candidate PS sur le social.

Entre Macron et Mélenchon, motus et bouche cousue

Mais au-delà du programme, une question, autre serpent de mer, intéresse particulièrement les auditeurs de la station : la désunion de la gauche. Un tiers des questions adressées au standard concerneront d’ailleurs cette thématique. A ce sujet, le discours de la candidate PS ne bouge pas d’un iota. Tout en restant sacrément alambiquée. En substance, elle explique que s’il n’y a pas de candidature unique à gauche, la faute en revient à Yannick Jadot qui refuse de se plier à son idée de primaire. La maire de Paris rappelle en conséquence qu’elle ne se soumettra pas au résultat de la primaire populaire, tout en reconnaissant tout de même qu’elle donnera «une indication forte de ce que veulent les citoyens». «Mais si la primaire sert à ajouter une candidature de plus elle aura quand même loupé son objectif», ajoute toutefois l’édile socialiste. Une allusion évidente à Christiane Taubira, qui a annoncé qu’elle se soumettrait au processus et se présenterait, elle aussi, si elle arrivait en tête.

Longuement interrogée sur Jean-Luc Mélenchon, Hidalgo pointe des différences importantes entre l’insoumis et son projet. «Sur la question internationale, je ne peux pas suivre Jean-Luc Mélenchon quand il est dans la complaisance avec la Chine avec la Russie», affirme-t-elle par exemple. La maire de Paris a même refusé de dévoiler son vote en cas de second tour entre le patron de LFI et Emmanuel Macron. «Je compte bien que ce ne soit pas cette configuration-là, je ne répondrai pas», botte-t-elle en touche. Et de répéter que, «quoi qu’il arrive, [elle irait] jusqu’au bout».

Tout en reprenant le discours qui voudrait que le PS soit la force motrice d’une hypothétique union de la gauche. «Il faut une force motrice qui ne peut pas être à l’extrême de l’échiquier politique pour rassembler. Elle doit être centrale. Et cette position-là, c’est celle que nous [le PS, ndlr] incarnons dans les pouvoirs locaux», développe-t-elle. Un PS qui, dans tous les sondages, est donné derrière les verts et les insoumis.