Jamais les actes antisémites n’avaient atteint une telle proportion en France ces dernières décennies. Citant le récent rapport du Crif, recensant quatre fois plus d’actes antisémites en 2023 qu’en 2022, mais aussi leur «explosion» après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre en Israël, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a décidé d’incarner par son expérience la montée de la haine à l’encontre des juifs dans le pays. Invitée de l’émission Questions politiques sur France Inter ce dimanche 28 janvier, elle a appelé à un «sursaut collectif».
"On m'envoie des étoiles jaunes, on regrette que ma famille n'ait pas été totalement exterminée dans les camps..."
— France Inter (@franceinter) January 28, 2024
Face aux actes antisémites, dont elle est elle-même victime, @YaelBRAUNPIVET appelle à "un sursaut collectif"#QuestionsPol pic.twitter.com/fxoSZZGMTk
«Moi-même, depuis un an et demi, […] j’ai refait le compte, j’ai déposé plainte à 23 reprises pour des menaces ou des lettres antisémites que j’ai pu recevoir», a-t-elle indiqué. Elle décrit des menaces qui «renvoient à mon judaïsme que je n’ai jamais caché». «On m’envoie des étoiles jaunes, on regrette que ma famille n’ait pas été totalement exterminée dans les camps», a-t-elle témoigné, qualifiant ces actes d’«épouvantables».
«C’est quelque chose qui doit nous mobiliser tous», a-t-elle martelé, déplorant «une libération de la parole, que ce soit sur les réseaux sociaux» mais aussi «dans la vraie vie», avec «des gens qui assument des opinions antisémites face à des caméras, en les écrivant sans même cacher leur identité».
«J’appelle à un sursaut collectif parce qu’il en va des fondements de notre République et de ce que nous sommes, nous, en tant que peuple français», a insisté la présidente de l’Assemblée nationale, descendante des immigrations juives polonaise et allemande, avec des grands-parents arrivés en France dans les années 30.