Menu
Libération
Analyse

«Après juin 2024, la situation de la Ve République est devenue une terra incognita» : la fièvre des constitutionnalistes

Article réservé aux abonnés
A la faveur d’une séquence politique exceptionnelle, les juristes sont sollicités comme jamais pour décoder le fonctionnement des institutions. Au point que certains déplorent une dénaturation de leur discipline qui tourne parfois au commentaire d’actualité.
De gauche à droite, de haut en bas : Benjamin Morel, Anne Levade, Carolina Cerda-Guzman et Dominique Rousseau (France Info. France Inter. Public Sénat. BFM)
publié le 15 mars 2025 à 12h02

Allumez votre télévision, branchez votre radio ou ouvrez un journal et vous aurez une forte chance de tomber sur un constitutionnaliste. Ils sont partout, ces éminents spécialistes de la loi fondamentale, des médias mainstream aux rayons des librairies, en passant par des conférences et des salons plus feutrés, où échangent patrons, lobbyistes et responsables politiques. Comme les médecins sortis des murs des hôpitaux pendant le Covid ou les militaires cathodiques depuis l’invasion de l’Ukraine, les experts du droit public sont sortis des amphithéâtres. Professeur à l’université Paris-Cité et directeur du Centre Maurice Hauriou, Bruno Daugeron plante le décor : «2024, c’est l’année du droit constitutionnel. On a fait appel aux constitutionnalistes pour décrypter les enjeux. Chacun y est allé de son commentaire et a donné sa vision des choses. La fièvre, c’est ça !»

D’ordinaire, cette communauté se fréquente dans de vénérables institutions comme le Cercle des constitutionnalistes, fondé en 2008 au lendemain de la révisi