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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Après la COP28 à Dubaï, est-ce que je look up ?

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Au sortir de sommet où les puissants de ce monde se sont mis d’accord pour aller vers une «transition hors des énergies fossiles», l’éditorialiste blasé se surprend à y croire. Avant de revenir brutalement sur Terre.
Lors de la dernière journée de la COP28 à Dubaï, mercredi 13 décembre 2023. (Giuseppe Cacace/AFP)
publié le 15 décembre 2023 à 7h49

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Je m’étonne moi-même de mes sentiments mêlés à l’écoute des conclusions de la COP28. Je m’étonne et je m’inquiète. Comment vais-je faire un édito, et donc donner un avis, réfléchi et utile, sur un sujet que je maîtrise pour l’avoir tant traité depuis tant d’années ? Alors des sentiments contradictoires me traversent. C’est un sujet sur lequel, on ne me la fait plus. Je suis devenu expert en dénichage de greenwashing, de discours faux cul, de «attention, il faut embarquer tout le monde», de «vive la croissance verte», de «non à l’écologie punitive»… Une bonne partie de mon taf d’éditorialiste politique consiste à tenter de démêler ce qui relève de la tactique, de la stratégie ou de l’engagement crédible et du sérieusement établi. Il s’agit de faire la part des choses entre l’annonce tonitruante et la réalisation incertaine.

Epais cuir de méfiance

En politique les mots sont souvent des actes, dit-on. En réalité souvent les mots se prennent pour des actes. Le caractère performatif du discours politique s’exerce plus sûrement sur les opinions que directement sur les faits. Pour changer les mentalités, des mots peuvent su