C’est en homme «peiné» que Jean-Luc Mélenchon a pris la plume, au lendemain de l’effraction et des dégradations subies dans sa résidence du Loiret. Dans une note de blog publiée mercredi 18 décembre, le leader de La France insoumise revient sur l’attaque dont il a été victime mardi, découverte par le maire de la commune.
Dans sa propriété, «refuge ordinaire» loin du tumulte parisien, l’ancien député de gauche évoque la découverte d’une croix gammée ainsi que de multiples inscriptions taguées à la bombe sur les murs : «on ta trouver» (sic), «vive Marine» ou «nique les arabe» (sic). Jean-Luc Mélenchon interprète les dégradations de sa maison comme une «attaque politique». Et justifie : «J’y retrouve le vocabulaire de ces racistes qui attaquent nos prises de position contre le génocide à Gaza. Oui, l’attaque est politique sinon pourquoi ces slogans ?»
Pour le fondateur de LFI, ces dégradations s’inscrivent dans un contexte plus large de violences à l’encontre de son mouvement. Il fait état des «agressions» répétées dont son parti fait l’objet «depuis un an» : «Nous avons tous le sentiment de n’être protégés ni par la justice ni par la police», déplore l’insoumis avant d’énumérer «les téléphonistes harceleurs, les agressions physiques, les grapheurs souilleurs, […] les permanences parlementaires murées ou saccagées», ou encore les «tentatives d’assassinat» découvertes «dans la presse des mois après l’arrestation de leurs auteurs». En 2023, des attentats projetés par un groupe de néonazis contre des meetings de La France insoumise avaient été déjoués.
Près de 2 600 faits d’atteintes aux élus en 2023
Jean-Luc Mélenchon s’avoue pessimiste : «Je sais que cela finira mal car notre diabolisation est faite pour cela», écrit-il, en affirmant que «tout finit dans les sables mouvants du néant ou des non-lieux dans neuf cas sur dix». Dans les heures suivant les faits, une enquête a été ouverte par le parquet de Montargis et confiée à la brigade de gendarmerie de Bellegarde. A ce jour, aucun suspect n’a été interpellé. «Je ne sais à qui l’attribuer à coup sûr, mais il est évident que cela provient de la constellation des groupuscules fascisants ou suprémacistes», selon l’insoumis.
Depuis mardi, les réactions politiques s’enchaînent. A commencer par Marine Le Pen, qui a estimé que «de tels agissements doivent faire l’objet d’une condamnation exemplaire». A gauche de l’échiquier, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a déploré une «insupportable dégradation». Le maire LR de Cannes, David Lisnard, a parlé d’un incident «inadmissible et grave». Cette attaque contre le chef de file des insoumis s’inscrit dans un phénomène plus large de violences à l’encontre des responsables politiques. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 2 600 faits d’atteintes aux élus ont été recensés en 2023 sur le territoire national, soit une augmentation de 15% par rapport à l’année précédente.