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Libération
IRL, influence des radicalités en ligne

Après la déroute de Zemmour, la fachosphère entre séparatisme et radicalisation

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Loin de suivre l’appel à voter Marine Le Pen de leur candidat défait, des influenceurs d’extrême droite de premier plan appellent leurs troupes à la sécession identitaire. En refusant désormais la «mascarade » démocratique.

Zemmour à la Maison de la Mutualité, dimanche, à Paris, après l'annonce des résultats. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
ParPierre Plottu
Journaliste politique
Maxime Macé
Journaliste politique
Publié le 11/04/2022 à 18h46, mis à jour le 11/04/2022 à 20h09

Ils y ont vraiment cru, et sont d’autant plus déçus. La déculottée, cinglante, d’Eric Zemmour, qui n’a obtenu que 7% au premier tour de l’élection présidentielle, a entraîné des réactions épidermiques chez certains de ses soutiens. Bien loin de répondre à l’appel de leur candidat à voter Marine Le Pen au second tour, et donc de jouer la carte du jeu démocratique, des influenceurs d’extrême droite ont très vite pris la parole pour prêcher un discours tout sauf républicain. Voire, chez certains, pour littéralement exhorter à la sécession.

Du côté du Raptor et de Valek, influenceurs de premier plan de la mouvance avec respectivement 737 000 et 378 000 abonnés sur leur chaîne YouTube, on joue à «je vous l’avais bien dit». Malgré une inclinaison pour Eric Zemmour et son programme, les deux vidéastes ont envoyé en substance le même message à leurs abonnés : les élections ne servent à rien. Valek parle même de «mascarade». «Il faut arrêter de croire en l’homme providentiel», a expliqué le YouTubeur. Et de caricaturer les électeurs d’Emmanuel Macron en «esclaves» et en «golems», expression insultante détournée du folklore juif et qui cache difficilement son antisémitisme et son