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Après la mort de Jean-Marie Le Pen, plus personne au RN n’ose dire qu’il était «antisémite»

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Encore récemment, de rares élus et Jordan Bardella reconnaissaient à contrecœur l’antisémitisme du fondateur du FN. Cela a complètement disparu des éloges funèbres.
Jean-Marie Le Pen lors de la Fête des Bleu-blanc-rouge, le meeting annuel du Front national, le 28 septembre 1996 à Vincennes (Val-de-Marne). (Pierre Verdy/AFP)
publié le 8 janvier 2025 à 11h51

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Oubli : du latin oblītus, dérivé de ob-liveo, au sens de «devenir noir». Pardon : du latin perdonare, signifiant «donner complètement, faire grâce, ne pas tenir compte d’une faute». Deux mots que de nombreux politiques de gauche (et quelques-uns de droite) refusent d’employer au moment d’évoquer la mémoire de Jean-Marie Le Pen. Le RN, en revanche, cède allègrement à cette tentation négationniste. De nombreux élus du parti d’extrême droite ont expliqué ces dernières années qu’ils ne se seraient jamais engagés du temps du patriarche et qu’ils ne se sentaient nullement légataires de son héritage. Mais aucun n’a, depuis sa mort mardi 7 janvier, rappelé tout ce qui l’avait rendu infréquentable à leurs yeux, la plupart ayant a contrario rendu de vibrants hommages au grand homme.

Oubliés, les innombrables propos qui lui ont valu autant de condamnations judiciaires, notamment le «point de détail» dont le maintien mordicus et la répétition par son auteur avaient poussé il y a quelques années sa fi