Les éditions Flammarion ont déploré ce vendredi 23 mai les «menaces» proférées contre les journalistes Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, auteurs de la Meute, un livre enquête où est décrit le fonctionnement interne de La France insoumise.

«Nous tenons à exprimer notre plein et entier soutien face aux attaques personnelles dont sont victimes les journalistes Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, notamment sur les réseaux sociaux», a écrit la maison d’édition dans un communiqué. «Les attaques ad hominem à [leur] encontre sont inacceptables. […] Les journalistes et auteurs doivent pouvoir exercer leur métier sans crainte de menaces, d’intimidation ou de représailles.»

Publié le 7 mai, l’ouvrage est le fruit d’une plongée de deux ans dans les mécaniques du mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon. Les auteurs ont interrogé quelque 200 personnes et décrivent une formation totalement organisée autour de la personnalité de son leader, ses purges et sa violence intrinsèque, où intimidations et menaces sont monnaie courante.

Lors d’une réunion publique à Aubenas (Ardèche) le 13 mai, Jean-Luc Mélenchon s’en était pris aux auteurs, qualifiés de «gens dégénérés» qui auraient «relu et réinventé» la vie privée des dirigeants de son parti. De son propre aveu, le chef de file de LFI «ne [l’a] même pas lu» : «Je ne veux pas le lire. Je ne veux pas qu’il m’abîme. Je ne veux pas qu’il me rentre dans la tête.» De nombreuses autres voix du mouvement ont critiqué l’ouvrage, à l’image de Mathilde Panot, à la tête des députés insoumis, qui a dénoncé un livre à charge, «factuellement faux et contestable». En l’espèce, une réfutation de passages qui paraissent anecdotiques en miroir de la thèse de ce dernier, comme le rappelait Libération dans un précédent article.