Depuis une semaine, les partenaires de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) se déchiraient sur la guerre entre Israël et le Hamas. Les socialistes, les communistes, et les écologistes reprochent à La France Insoumise sa position sur le conflit, et notamment son refus de qualifier de «terroriste» l’organisation islamiste, qui a commis des massacres dans les kibboutz de Kfar Aza et Be’eri samedi 7 octobre.
Au point que la coalition de gauche se trouve désormais en sursis, alors que le PS et le PCF doivent se réunir prochainement pour débattre de l’opportunité de rester dans une alliance avec LFI, lors de leurs conseils nationaux – celui des socialistes, initialement prévu ce samedi 14 octobre, a été reporté suite à l’attaque, celui des communistes est prévu dimanche. Le patron du PCF, Fabien Roussel, dont les attaques contre la Nupes sont devenues permanentes depuis quelques mois, a directement mis en cause le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur France Info vendredi matin. «Refuser de qualifier de terrorisme les actes qui se sont produits, ce n’est pas une différence, c’est une rupture fondamentale avec ce qui fait le cœur de nos combats progressistes. Tant qu’il ne clarifie pas sa position, personnellement, je ne vois pas comment il peut continuer à être un interlocuteur crédible», a-t-il estimé.
«Soutien aux secouristes et policiers»
Mais après l’attaque d’un homme armé d’un couteau dans un lycée d’Arras (Pas-de-Calais) qui a fait un mort – un professeur de français – et deux blessés graves, les figures des différents partis de gauche ont réagi dans des termes cette fois analogues. Tous ont fait référence à l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine dans le Val-d’Oise, le vendredi 16 octobre 2020.
«Trois ans après l’ignoble assassinat terroriste de Samuel Paty, de nouveau une attaque meurtrière contre des professeurs. Effroi et dégoût», a écrit Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, renommé X. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a apporté son «soutien aux secouristes et policiers mobilisés», quand la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, a conclu en disant «merci aux policiers qui ont interpellé l’assaillant».
«Encore l’abjection»
«Effroi après le nouveau meurtre d’un enseignant à quelques jours de l’anniversaire de la mort de Samuel Paty. Toutes mes pensées à la famille des victimes, aux élèves et l’ensemble de la communauté éducative. Nous n’en avons pas fini avec le terrorisme», a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure. «Horreur absolue. L’école, sanctuaire de la République a encore été frappée. La nation doit se tenir unie face à ce drame», a de son côté énoncé le chef des communistes Fabien Roussel. La patronne d’Europe Ecologie-les Verts Marine Tondelier, a comme le reste de ses camarades de gauche témoigné «pensées et soutien à toute la communauté enseignante, aux élèves et aux familles dans ces moments d’inquiétude terribles».
Le député insoumis de la Somme François Ruffin est allé plus loin que ses camarades, en étant le seul, dans un premier temps, à mentionner directement le terrorisme islamiste. «Encore l’horreur, encore l’abjection. Un enseignant a été lâchement assassiné au couteau ce matin, dans son lycée à Arras. Plusieurs blessés. Trois ans après le meurtre de Samuel Paty, le terrorisme islamiste frappe de nouveau au cœur de notre République», a réagi le Picard, ajoutant : «La nation doit faire bloc.» Dans une interview accordée au «Monde» sur le conflit entre Israël et le Hamas mardi, François Ruffin regrettait que la parole de La France Insoumise ne soit «pas à la hauteur des événements». «On doit mettre des mots forts sur des actes horribles, sinon notre parole est discréditée, moquée, enlisée dans des justifications byzantines. Nous ne sommes pas le point de repère politique, diplomatique, moral, que nous devrions être», disait-il.
Mis à jour à 18h34 avec de nouveaux éléments.