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Le billet de Thomas Legrand

Après l’attaque terroriste d’Arras, le danger des renoncements démocratiques

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La perpétuelle volonté, après un attentat, de durcir la loi concernant un étranger, alors que les pouvoirs publics ont déjà largement les moyens d’agir, laisse croire que la perspective de «zéro attentat» est possible. Terrible illusion, promesse de profondes désillusions.
Lors du rassemblement en hommage à Dominique Bernard sur la place des Héros, à Arras, le 15 octobre 2023. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas.Libération)
publié le 15 octobre 2023 à 17h37

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Que veut dire «ne pas céder au terrorisme» ? On aurait tous aimé que l’assassin de Dominique Bernard ait été expulsé plutôt qu’il tue un prof en France. Mais si ce raisonnement est une réaction normale, c’est aussi une dangereuse impasse juridique et morale. De même qu’il ne nous viendrait pas à l’idée, au lendemain du massacre de Charlie, de légiférer pour réprimer le blasphème ou de demander aux dessinateurs de poser leurs crayons plutôt que de dessiner le prophète. Parce que nous chérissons la liberté, nous devrions, au lendemain d’un crime terroriste comme celui d’Arras, nous abstenir de toujours réclamer que les libertés individuelles cèdent un peu plus le pas sur des mesures de sécurités collectives. Dans les deux cas, décider de réprimer le blasphème et toujours durcir les lois sur l’immigration ou la sécurité, ce serait «céder au