Y a-t-il encore quelqu’un pour lui dire qu’il en fait trop ? Ravi de faire tenir les quinze ministres de son gouvernement resserré dans le petit salon vert de l’Elysée, au lieu du vaste salon des ambassadeurs utilisé d’habitude, c’est un Emmanuel Macron exalté qui a exigé «discipline républicaine» et «résultats» de ses troupes. «Je ne veux pas d’états d’âme, je veux des états de service», a trompetté le chef de l’Etat. «Je ne veux pas de ministres qui administrent, je veux des ministres qui agissent. Je ne veux pas de gestionnaires, je veux des révolutionnaires», a-t-il coaché, sous les yeux d’un bataillon de proches ou anciens affidés de Nicolas Sarkozy. «Une cure de jouvence !» se marre un ancien membre de l’UMP, ravi de se retrouver en si bonne compagnie. «On l’a complètement perdu…» se sont dit deux barons de la majorité, affligés, en lisant le verbatim enflammé du petit discours introduisant le premier Conseil des ministres du gouvernement Attal.
«Manière de régler ses comptes»
Pendant qu’à l’Elysée le Président galvanise ses généraux – avant d’y recevoir lundi les parlementaires de son camp – dans leurs circonscriptions les troupes ruminent, sonnées par le retour de flamme sarkozyste dans l’équipe gouvernementale présentée jeudi soir. La colère n’éclate pas mais gronde à bas bruit.