Chez les socialistes, on dit que les campagnes victorieuses commencent à Toulouse et se terminent à Lille, comme celle de Raphaël Glucksmann. «Ce sont les deux pôles historiques du socialisme», explique le député Arthur Delaporte. A moins que ce ne soit l’inverse, mais peu importe. Dimanche, le résultat aura probablement des airs de victoire pour les socialistes. Avec un socle à 12 %, selon les sondages, Raphaël Glucksmann a réanimé un parti qui avait récolté 1,7 % des voix à la présidentielle. En tête de la gauche, il a aussi été la cible privilégiée des insoumis, qui ne lui auront rien épargné, l’assimilant à une résurrection du quinquennat Hollande, l’accusant d’ambiguïté sur Gaza ou laissant entendre qu’il était payé par des lobbys, à tort. L’eurodéputé, qui a longtemps voulu ignorer, a fini par assumer un face-à-face, presque moral, entre deux «rapports à la démocratie, à la vérité et à la violence».
Raphaël Glucksmann a toujours nié une quelconque ambition présidentielle. Ceux qui le connaissent le croient, ils savent sa réticence à se mettre en avant, sa gêne à jouer le politique. Mais peu à peu, son discours a changé. «Je ne prendrai pas le Thalys le 10», s’est-il longtemps contenté de dire pour signifier qu’il participerait à la reconstruction de la gauche en vue de 2027 plutôt