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Le billet de Thomas Legrand

Après les législatives, compromis, chose due

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Elections législatives 2024dossier
Si le RN n’obtient pas la majorité absolue qu’il convoite pour entrer à Matignon, les autres partis représentés à l’Assemblée devront sortir de l’état d’esprit du «winner takes all» pour former une majorité alternative obligeant chacun à renoncer largement à son propre programme.
Devant l'Assemblée nationale, à Paris le 1er juillet 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 3 juillet 2024 à 16h32

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Que se passerait-il si, lundi 8 juillet au matin, le RN, n’ayant pas de majorité absolue, refusait l’obstacle ? Il faudrait alors apprendre, collectivement et à vitesse accélérée, une notion qui n’est, paraît-il, ni dans notre culture nationale ni dans la logique de nos institutions : le compromis. L’acception du mot compromis, dans notre débat national (il en va autrement dans nos débats locaux ou dans la sphère économique, sociale et associative) a plus à voir avec la compromission que le contrat.

Dans compromis, pour les chefs de partis et les grands leaders politiques, il y a «con» et «promis». Il faudra bien que ça change et que ceux qui seraient amenés, peut-être, à trouver un débouché politique au refus du RN demandent aux syndicats, au monde associatif et aux élus locaux de leur donner leur logiciel de l’action publique. Il va falloir sortir de l’état d’esprit «winner takes all» qui domine dans le débat national à chaque campagne électorale. D’autant plus qu’il s’agirait, avec ce gouvernement «provisoire» ou «technique», de l’addition des losers de bonnes volontés.

Arc inédit

Il faudrait d’abord que tous les mouvements politiques appelés à former cette majorité alternative se comptent et trouvent ses limites, depuis les lisières «modérées» de LFI jusqu’à