Ne laisser aucun espace à la droite et l’extrême droite. Deux jours après l’attentat islamiste au couteau contre une agent de police à Rambouillet, l’exécutif a envoyé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, défendre dans la presse dominicale la «réponse politique» à la question sécuritaire qui prend de plus en plus de place à un an de l’élection présidentielle. «Notre main ne tremble pas», a insisté Darmanin dans le Journal du dimanche, présentant au passage les grandes lignes d’un projet de loi «consacré au renseignement et à la lutte antiterroriste». Ce nouveau texte, au menu du Conseil des ministres de mercredi, est ainsi présenté par l’exécutif comme une «riposte» à Rambouillet même s’il était déjà dans les tuyaux législatifs.
D’où vient ce projet de loi ?
L’affaire est tout sauf neuve. Dès l’été dernier, à peine avait-il pris les commandes de Beauvau que Gérald Darmanin annonçait un nouveau «texte de fond» sécuritaire. Il était même question, à l’époque, d’un examen parlementaire «très certainement» à l’automne 2020. Et pour cause : il s’agissait de parer à la date de péremption de plusieurs dispositifs temporaires contenus dans la loi «renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme», dite «Silt», adoptée en octobre 2017 pour inscrire dans le droit commun plusieurs mesures de l’état d’urgence post-attentats de 2015 et vivement critiquée à l’époque par les défenseurs des libert