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ArcelorMittal : des socialistes proposent la mise «sous tutelle de l’Etat» du site de Dunkerque

Dans une tribune publiée par le «HuffPost», Boris Vallaud et Julien Gokel annoncent le dépôt d’une proposition de loi d’urgence dans les prochains jours pour mettre le site sous tutelle. Une manifestation est prévue ce jeudi 1er mai devant ArcelorMittal Dunkerque.
ArcelorMittal doit supprimer plusieurs centaines de postes en France dans les prochains mois sur le site de Dunkerque. (Clément Mahoudeau/AFP)
publié le 1er mai 2025 à 11h07

Contraindre le géant de l’acier à continuer son activité à Dunkerque et à préserver les emplois, le temps de trouver un repreneur ou de nationaliser. Voilà l’objectif d’une proposition de loi de mise «sous tutelle» de l’Etat qui doit être déposée prochainement par les députés du Parti socialiste, annoncent dans une tribune publiée dans le HuffPost le président du groupe à l’Assemblée, Boris Vallaud, et le député du Nord, Julien Gokel. «ArcelorMittal n’a pas seulement plongé des territoires et des salariés dans l’incertitude et la crainte. Le groupe n’a, une nouvelle fois, pas tenu parole ni respecté ses engagements», critiquent les deux élus.

Pour le 1er Mai, plusieurs responsables de la gauche, dont Boris Vallaud, manifestent ce jeudi matin à Dunkerque contre un plan d’économies du sidérurgiste, qui prévoit 636 suppressions de postes en France et un transfert d’activités support vers l’Inde portant sur 1 400 postes. Le groupe PS à l’Assemblée nationale déposera donc «dans les prochains jours une loi d’urgence» visant à «mettre sous tutelle de l’Etat le site d’ArcelorMittal de Dunkerque», annoncent-ils.

Cette loi, dont l’examen n’est à ce stade pas programmé au Parlement, obligerait «l’entreprise à y poursuivre l’activité et à préserver l’emploi, y compris à perte, pendant une période donnée», pour «trouver un repreneur», des «investisseurs» ou «mettre en œuvre une nationalisation partielle». Les deux députés appellent également à «conditionner toute nouvelle aide publique», voire à la convertir en cas de manquements en «actions et en droits de votes doubles» pour que l’Etat pèse de l’intérieur sur les décisions stratégiques du groupe, qu’ils accusent de n’avoir «consenti aucun investissement substantiel sur l’outil de production en France depuis 2013», malgré les aides publiques engrangées.

ArcelorMittal réussit l’union de la gauche

Le chef du parti socialiste Olivier Faure se rendra aussi à Dunkerque jeudi avec ses homologues Marine Tondelier (Ecologistes) et Fabien Roussel (PCF), et les députés du groupe écologiste François Ruffin et Benjamin Lucas. Dans un communiqué commun, ils ont appelé à une série de mesures, dont des protections douanières, face aux importations d’acier chinois et une intervention de l’Etat avec si besoin «une nationalisation temporaire ou durable».

Une mesure également avancée par LFI, qui n’a pas été associée à cette déclaration et qui enverra une délégation de députés à Dunkerque jeudi comprenant la présidente de la commission des Affaires économiques Aurélie Trouvé. Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, candidat à la tête du PS comme Olivier Faure et Boris Vallaud, sera aussi sur place.